Les Chamois
Le Chamois est une figure emblématique de nos montagnes. Cet animal symbolise admirablement bien ce que la montagne a d’inaccessible et de beau.. Son nom est indissociable des cimes, des rochers et des vertigineux précipices. L’agilité du Chamois a toujours fasciné les montagnards de même que les hommes.
On recense 95000 Chamois en Suisse. Notre pays de montagnes et de vastes forêts constitue un biotope idéal pour le chamois. La taille du chamois des Alpes adultes, varie de 1,20m à 1,40m. Sa hauteur au garrot est de 70 à 85cm. dans l’ensemble la femelle est généralement plus petite que le mâle. Les cornes ont de 14 à 17cm et peuvent exceptionnellement atteindre 27cm.
Le poids du chamois varie selon l’âge, l’habitat, la saison et son état de santé. Pendant l’été le poids d’un chamois des Alpes de 5 ans peut varier de 35 à 50 kg. Par comparaison, le poids d’un bouquetin de même âge, qui souvent partage le même biotope que le chamois, est de 60 à 100 kg. L’hiver met le chamois à rude épreuve et il peut facilement perdre plus d’un quart de son poids jusqu’à la fin de mauvaise saison. En hiver le chevreau est le seul, dans la harde, à augmenter de poids, soit de 1 à 2 kg. Le poids moyen d’un chevreau à la naissance est de 2 à 2,5 kg et il atteint 12 à 17 kg quatre mois plus tard. L’année suivante à la même époque il pèsera entre 21 et 26 kg.
Le Pelage du Chamois : En été le pelage du chamois varie du roux au rouge-jaune avec une raie brun-noir qui parcourt le long de l’échine, allant de la tête à la queue. La tête et la gorge sont blanc roussâtre avec une bande noire; partant des naseaux et de la lèvre supérieure, elle s’étend jusqu’à la base des cornes et des oreilles. Il y a également une tache claire, juste au-dessus de l’oeil. Le sommet de la tête est roux. Leurs grands yeux vifs ont un iris brun foncé avec une pupille ovale horizontale. Le bas des flancs est foncé alors que la croupe est plus claire.
Les petits sont uniformément gris. En août-septembre les jeunes de l’année ont parfois un pelage plus sombre que celui des adultes. En été, le pelage des femelles est plus clair que celui des mâles. En hiver, le pelage des mâles est d’un noir intense et celui des femelles est également plus sombre qu’en été. Comme le chamois doit endurer en altitude des différences thermiques journalières parfois extrêmes ainsi que des hivers souvent longs et très rigoureux, la structure de son pelage s’est adaptée en conséquence. Le chamois change deux fois de pelage par année. Chaque fois les trois espèces de poils sont entièrement mais progressivement renouvelées.
La morphologie est parfaitement bien adaptée aux terrains montagneux. Ainsi les membres très musclés sont plus du type sauteur que coureur de fond, et les postérieurs sont plus allongés (surtout les tibias) que les membres antérieurs. Il dispose d’une énorme capacité de détente combinée à une extrême souplesse qui favorise grandement ses déplacements sur les rochers. Ainsi il est capable de sauter sans peine à deux mètres de hauteur et, si c’est nécessaire, il peut franchir aisément une crevasse large de 6 m. Dans un terrain alpin typique, il peut atteindre une vitesse de pointe de 50 km à l’heure.
Les sabots du chamois, qui sont parfaitement ben adaptés aux déplacements sur les pentes escarpées et rocheuses. Les pinces ou partie antérieure des sabots sont de véritables piolets qui s’avèrent très efficaces sur la glace ou la neige durcie, surtout en hiver lors de la recherche de nourriture. En revanche, la sole et le talon, qui sont constitués d’une matière souple, épousent parfaitement les aspérités du terrain.
Les cornes : Il est impossible de le confondre avec un autre capriné, avec ses deux cornes noires recourbées en crochet. A la naissance, le chevreau présente sur le front deux petites protubérances dépourvues de matière cornée. Les crochets de la femelle sont plus ouverts que ceux du mâle.
Les sens : L’ouïe du chamois est à la fois très fine et très sélective et l’animal ne réagit pas forcément aux bruits qui lui sont familiers dans son entourage. Ainsi il ne fuit pas s’il entend un bruit d’activités forestières, routes, voitures. En revanche, il est très attentif aux bruits insolites, des pas dans la neige ou les cailloux déplacés par l’homme marchant dans un pierrier. Il fixera attentivement l’endroit d’où vient le bruit avant de prendre la fuite.
Son odorat qui est d’une sensibilité extraordinaire est dû à une très grande quantité de papilles sensorielles présente dans ses fosses nasales. Par vent favorable, il est capable de détecter une présence humaine à plus de 500m.
Sa vue est supérieure à la nôtre et elle est surtout très sensible aux moindres mouvements. Il distingue facilement à grande distance une silhouette verticale humaine qu’il identifie comme ennemi. Son inquiétude peut se traduire par un long chuintement. Ce son est émis en soufflant de l’air par les naseaux. Les chamois peuvent siffler, ils le font souvent sans raison apparente, alors qu’il n’y a pas de danger. Bouche fermée, l’air est brusquement expiré par les naseaux que l’animal rétrécit à volonté, produisant ainsi un bruyant et sonore sifflement qui dure une à deux secondes.
Les biotopes du Chamois : Il utilise à merveille les reliefs où pâturages et clairières alternent avec les rochers, éboulis et falaises. L’essentiel est qu’il trouve suffisamment de quoi se nourrie en toute saison et que son territoire lui offre un abri pendant les orages et les chutes de neige abondantes. En hiver, il séjourne dans les zones boisées, les pentes escarpées et les crêtes déneigées exposées au soleil. Au printemps il investit la forêt, les clairières ainsi que les pelouses pentues de basse altitude. C’est là que les premières pousses nouvelles croissent en abondance et lui fournissent une alimentation riche et variée. Plus tard en été, il se déplace au-dessus de la limite supérieure des arbres dans les hauts pâturages parsemés d’éboulis et de rochers. L’automne à l’époque du rut, il redescend, et les adultes accompagnés des jeunes se regroupent en hardes à la limite supérieure des forêts.
La nourriture : Le Chamois consomme plus de trois cents espèces végétales différentes. En plus des plantes herbacées, il broute également les feuilles de toutes sortes d’arbustes. Il est aussi très friand de tous les fruits, mange des champignons et, dans certains endroits, il descend dans les vignes d’altitude où il peut occasionner quelques dégâts. Les déplacements du chamois dans son territoire sont principalement dictés par la recherche d’aliments et il consacre plus de la moitié de son temps à manger. Pendant l’hiver, plus que jamais la priorité sera celle de la recherche de nourriture qui devient fort rare. Et le régime alimentaire sera plus pauvre en nutriments que pendant les autres saisons.
La maturité sexuelle du chamois est généralement atteinte au cours de la deuxième année et l’âge moyen de reproduction se situe entre la troisième et quatrième année. La quantité de nourriture accessible peut conditionner l’état physique et physiologique des individus. En présence d’une abondante nourriture de qualité, la maturité sexuelle peut être plus précoce que pour ceux qui ne disposent pas suffisamment d’aliments.
Le rut : C’est en automne que le chamois montre un regain d’activité et s’assemblent en grands groupements mixtes de tout âge dans les prairies au-dessus des forêts. La date à laquelle débute le rut dépend des régions où ils vivent. Dans les Alpes le rut commence mi-novembre pour se terminer durant la troisième semaine de décembre. La femelle n’est réceptive que pendant un à trois jours seulement. Afin de ne pas manquer l’instant propice pour la fécondation. Une femelle peut être saillie plusieurs fois dans la même heure par le mâle dominant ou un autre. Et le mâle peut féconder plusieurs autres femelles.
La gestation est d’environ vingt-trois semaines, les naissances surviennent dès les premiers jours de mai jusqu’à la mi-juin avec un pic entre la mi-mai et le 1er juin. A la naissance, le chevreau mesure 50 cm de long et 35 cm de haut avec un poids d’environ 2 kg. Le lait est très riche et le chevreau peut augmenter son poids de 100 g par jour en moyenne. Il atteindra 9 à 10 kg au bout de deux mois. Dans la moyenne 50 à 70% de chevreaux passent le cap de la première année et les autres sont victimes d’accidents, de prédation par l’aigle, mais surtout ils meurent victimes de maladies pendant l’hiver.
Les jeux ludiques des chevreaux sont essentielles pour la coordination de leurs mouvements, qui avec le temps gagnent en rapidité et en précision et dont la finalité est de leur permettre d’échapper aux prédateurs ainsi que de se déplacer avec aisance dans un terrain difficile.
” Le Chamois ” Collection Regard et Connaissance ” Images de Stéphane Nicolet